# Bruxelles, 01-06 juillet 2025 / 413
# Il aurait eu 100 ans ce 2 juillet… Figure mythique, Patrice Emery Lumumba fut le premier Premier ministre du Congo indépendant, rebaptisé Zaïre en octobre 1971. Il fut assassiné le 17 janvier 1961. (“Publi Spécial Zaïre”, L’Expansion, décembre 1975 +Le Vif/L’Express +Paris Match)
# “Sur la piste de Lumumba…et de Mobutu.” Spécialiste de l’Afrique centrale, la journaliste Colette Braeckman a signé “Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale” (éditions Aden, Bruxelles, 2009). On lit au chapitre 2 : « (…) Au lieu de se confondre en remerciements pour cette indépendance “accordée”, le Premier ministre n’avait-il pas prononcé un discours de rupture avec l’ordre colonial (…) ? tenté par la solidarité panafricaine, [il] était à l’époque soupçonné de deux crimes majeurs : la Belgique avait fini par se persuader que Lumumba avait des sympathies pour l’URSS et les idées communistes, et elle était parvenue à faire partager ses craintes par les Américains. (…) le fait que Lumumba ait exprimé le désir de faire bénéficier son peuple des richesses de son pays avait suffi à le rendre suspect aux yeux des grandes sociétés belges et internationales… (…) on sait aujourd’hui que, dès août 1960, le président Eisenhower, réunissant ses conseillers en matière de sécurité, donna son feu vert à l’élimination du Premier ministre. Cette information a été confirmée par l’interview de l’un des scribes de la Maison Blanche (…) instant fatidique : “Il y eut un silence de 15 secondes puis la réunion se poursuivit.” (…) la CIA, dont le directeur (…) qualifiait Lumumba de “chien fou”, dépêcha plusieurs agents en Afrique centrale, avec pour mission d’agir directement et sans attendre. (…) » (Occident 02-07042024 +Le Soir magazine +Marianne Belgique)
# “Congo : une indépendance à feu et à sang.” Dans Le Figaro littéraire du 2 juin 2000, l’écrivain et journaliste africaniste Gilbert Comte délivrait une critique sur l’ouvrage du sociologue belge Ludo De Witte, “L’Assassinat de Lumumba” (éditions Karthala) : « (…) En 1960, le monde ne s’arrête pas aux seuls Occidentaux. Partout, sur la planète, le communisme en expansion continue les met sur la défensive.” (…) Intelligent, courageux, patriote, il voulait certainement le bonheur des siens. Mais sa nature impulsive, son éloquence lyrique l’entraînaient à préférer l’improvisation tumultueuse, l’enthousiasme démagogique aux froids calculs de la raison. L’après-midi même où son pays accède à la souveraineté, il dénonce ainsi devant le roi Baudouin le régime en train de disparaître, en des termes inacceptables [“une allocution vengeresse”]. Ses incantations dévastatrices (…) encouragent les violences. (…) Viols d’Européennes, assassinats des époux suivent dans l’ensemble du Congo. (…) En incorrigible apprenti sorcier, il essaie même d’ouvrir une brèche entre l’ONU et les États-Unis. Les défis, les imprudences qu’il accumule créent partout l’irréparable entre les Occidentaux et lui. (…) Le pauvre Lumumba expie dans des souffrances inouïes ses erreurs, ses surenchères, son indifférence aux crimes perpétrés par les siens. (…) » (Babelio)
# “L’éliminer au plus vite devient une obsession.” Biographe de personnalités africaines, le journaliste congolais Tshitenge Lubabu M.K. (1955-2021) a écrit pour l’hebdomadaire Jeune Afrique du 14-20 janvier 2007 : « (…) 17 janvier 1961, il est 16h50 à Élisabethville, capitale du Katanga. (…) aéroport de Luano. (…) Trois hommes, mal en point, attachés par une corde, sont poussés sans ménagement hors de l’appareil (…). peloton d’exécution (…). Leurs corps sont jetés dans une fosse commune. (…) Le 21 janvier, les trois corps sont déterrés. Deux Belges assistés par des Katangais les découpent en morceaux avant de les jeter dans un fût rempli d’acide sulfurique. Ce que l’acide ne peut dissoudre est brûlé. Les cendres sont ensuite dispersées. (…) » (RFI +BnF ) ***