Bruxelles, 01-07 septembre 2025 / 417
# “En Occident comme ailleurs, les violences faites aux femmes restent structurelles.” Signé par Claire Carrard, directrice de la rédaction de l’hebdomadaire Courrier international, dans sa présentation d’un hors-série (juin-juillet 2025) intitulé : “Femmes. Le combat continue.” Trois extraits.
# “Je ne trouve pas qu’il y ait matière à s’attrister si nous n’avons pas réussi à effacer 2.500 ans de patriarcat en soixante ans.” Entretien avec l’écrivaine et philosophe Rebecca Solnit, 64 ans, “qui compte parmi les plus éminentes féministes américaines”. Publié le 16 mars 2025 dans le quotidien espagnol El País : « (…) La Silicon Valley [Californie] a toujours été un monde d’hommes, et d’hommes aux compétences sociales médiocres, pour le dire poliment. La Silicon Valley a une tradition sexiste et raciste. (…) Internet a été créé par des jeunes hommes, pour des jeunes hommes blancs. (…) Il nous manque encore un grand mouvement d’hommes qui étudie toutes les façons dont le patriarcat est destructeur pour les hommes, toutes les façons dont il les mine. Car le patriarcat génère de la solitude, de la douleur, des morts violentes, un manque de proximité, des problèmes de santé… Pensez simplement à toute cette énergie gaspillée à essayer en permanence de prouver que l’on est un homme. (…) en anglais, le mot mother est aussi un verbe qui signifie “prendre soin de”, alors que le verbe father signifie juste “engendrer”. (…) » (NACIS -Milwaukee+Utne Reader -USA+rebeccasolnit.net +New York Public Library +Babelio)
# “La véritable clé du succès de Claudia Sheinbaum, la première présidente du Mexique.” L’économiste et politologue mexicaine Viri Ríos est experte en politiques publiques. Selon la revue britannique The Economist, elle est “une force qui agite et secoue le Mexique”. De sa contribution sur la gestion des ego masculins : « (…) Au Mexique comme dans le reste du monde, nulle ne peut réussir sans devenir experte en gestion des hommes arrogants, prétentieux et suffisants. Claudia Sheinbaum excelle dans l’art de composer avec des hommes égocentriques, car elle a fait ses classes dans le milieu académique et le monde de la politique. Ce sont deux environnements où les préjugés sexistes sont très ancrés et qui attirent, curieusement, bon nombre d’hommes vaniteux. Dans les deux milieux professionnels où elle a évolué, les femmes avaient besoin d’être extrêmement polyvalentes. Elles devaient non seulement être intelligentes, sûres d’elles et extrêmement talentueuses, mais elles devaient aussi s’affirmer avec tout le tact et la modestie nécessaires pour ne pas faire de l’ombre aux hommes. (…) » (El País América, Ciudad de México, 26 février 2025+Wilson Center -Washington, DC+www.viririos.com)
# “Pourquoi les femmes doivent-elles donc autant en baver ?” Question posée dans un podcast de 2021 par l’écrivaine nigériane Chimamanda Ngozi Adichie. Militante féministe, auteure du best-seller “Americanah”, traduit chez Gallimard en 2015, elle a signé récemment “L’Inventaire des rêves”, chez le même éditeur. Johanna Thomas-Corr a livré une critique de cet ouvrage dans l’hebdomadaire The Sunday Times (Londres) du 17 février 2025 : « (…) on y trouve en condensé toutes les épreuves que les femmes et les jeunes filles peuvent avoir à endurer : règles douloureuses, mutilations génitales, accouchements solitaires et agressions sexuelles. Mais il décrit surtout, dans un luxe de détails saisissants – et souvent amusants –, les pressions auxquelles elles sont soumises pour se marier et avoir des enfants avec des hommes irresponsables, idiots, arrogants, infidèles, égoïstes, lâches, violents – ou présentant un mélange de ces traits de caractère. (…) » (The Guardian +CEREP -Université de Liège+Libération +www.chimamanda.com) ***