# Bruxelles, 02-08 juin 2025 / 410
# “Une institution vénérable remontant à 1425.” C’est ainsi que le biochimiste belge Christian de Duve (1917-2013), prix Nobel de médecine en 1974, présentait l’Université catholique de Louvain dans son ouvrage “De Jésus à Jésus en passant par Darwin” (éditions Odile Jacob, Paris, 2011). Diplômé de cette université, il y enseigna et mena une carrière de chercheur… (“Happy U”, exposition-anniversaire au Musée L 600 ans UCL 1425. A partir de ce vendredi 6 juin, jusqu’au 4 janvier 2026+de Duve Institute -Bruxelles+Academia Europaea -UK+www.nobelprize.org +L’Avenir )
# “Christian de Duve raconte sa vie de chercheur.” Début 2013, chargé du service Culture au journal La Libre Belgique, Guy Duplat présentait “Sept vies en une. Mémoires d’un prix Nobel”, publié aussi chez Odile Jacob : « (…) Sa vie professionnelle se partagera entre ses laboratoires louvanistes (…) et ses labos à la Fondation Rockefeller à New York. (…) Quand il épousa Ninon, une artiste peintre, il lui dit : “Tu sais que j’ai une maîtresse, la science.” Il savait aussi que ce sont les femmes qui jouent un rôle essentiel dans la vie, ne fût-ce que par les contacts étroits qu’elles ont avec les jeunes enfants et qui sont déterminants pour toute l’existence. (…) En voyage avec sa jeune épouse en Suède, elle se proposait d’acheter un manteau de fourrure. Il lui répondit : “Tu l’auras quand j’aurai le prix Nobel.” Quand, 28 ans plus tard, il l’obtint, elle lui rappela cette promesse et ils achetèrent la pelisse. (…) il s’en est pris fortement à l’Eglise vaticane, (…) un “petit cénacle autoperpétué de vieillards célibataires et misogynes, souvent d’une intelligence brillante, mais engoncés dans leur pourpre, leurs rites, leurs certitudes et leur prétention de légitimité.” (…) »
# “Le récit d’une vie hors du commun.” Extraits de son autobiographie : « (…) J’ai toujours aimé l’enseignement. C’est à mes yeux un pendant obligatoire de la recherche. (…) je dois rappeler ce qu’était l’Université catholique de Louvain à l’époque où je la fréquentais. (…) En bref, Louvain, comme on appelait familièrement l’université, était un bastion de la bourgeoisie catholique conservatrice francophone, assailli, mais encore peu entamé, par les deux courants qui allaient devenir prépondérants dans les décennies qui suivirent : la démocratie chrétienne et le mouvement flamand. Ce dernier avait déjà conquis le dédoublement linguistique de la majorité des cours ; mais la langue véhiculaire des facultés bilingues restait le français. L’université était dirigée par des ecclésiastiques et entièrement inféodée à l’Église, encore que ses facultés de théologie et de philosophie eussent la réputation d’être plutôt frondeuses à l’égard de Rome. (…) le budget était assuré en majeure partie par des collectes qui se faisaient deux fois par an dans toutes les églises du pays, avec la collaboration tiède des curés, qui auraient préféré voir cet argent alimenter les caisses de leurs paroisses, par les dons de riches familles bien-pensantes et par le minerval des étudiants. Tout cela permettait à peine de payer les professeurs, dont le nombre était strictement limité, d’entretenir les bâtiments et de subvenir aux frais de fonctionnement incompressibles. Les salaires des professeurs étaient d’ailleurs plus symboliques que réels. Il était même de bon ton de les restituer à l’université. (…) » (Trends in Cell Biology +Focus on Belgium +Babelio +Radio France)
# “Il mettait en garde contre l’évolution suicidaire de notre humanité.” Retrouvons Guy Duplat, qui écrivait dans l’édition de La Libre Belgique du 6 mai 2013, le surlendemain du décès de cet immense chercheur : « (…) Il venait de publier en janvier, un livre passionnant (…). On y découvrait avec passion ce qu’est l’existence d’un grand chercheur. L’histoire de ses recherches recoupant exactement les décennies prodigieuses où, enfin, on a compris les mécanismes de base de la vie. (…) ***
