# “Après avoir ouvert l’Occident au cœur des philosophies bouddhiste et hindouiste.” 24 février 1924 : née d’une mère belge catholique, l’exploratrice belgo-française Alexandra David-Néel (1868-1969) fut la première femme occidentale à entrer dans la cité interdite de Lhassa, la capitale du Tibet, au terme d’un voyage de… 14 ans ! L’occasion de se pencher sur la vie de cette orientaliste, militante pour les droits des femmes (“Où sont les beaux faiseurs de discours sur la fragilité féminine ?“). (Association Alexandra David-Néel +Maison Alexandra David-Néel -Digne-les-Bains/Provence-Alpes-Côte-d’Azur+L’Histoire par les femmes (Sophie Muse) +Buddhistdoor Global +RTBF +Georgetown University Library -Washington DC)
# “Au fond, le souvenir de cette ville à laquelle elle a tant rêvé sera celui… d’une casserole en aluminium !” Dans “Le lumineux destin d’Alexandra David-Néel” (Perrin, 1985), le journaliste (Le Figaro) et biographe Jean Chalon, membre du jury du prix littéraire “Alexandra David-Néel/Lama-Yongden” (son fils adoptif), précisait : « (…) la griserie de la victoire et le ravissement de la découverte passés, Alexandra est déçue par Lhassa, déçue par le Potala [palais aux toits d’or] dont la décoration intérieure “est entièrement de style chinois, mais n’a rien de très particulier”. Et les autres palais ou monastères de la Ville-Soleil ? “Je suis rassasiée de visites aux lamaseries [confréries de lamas, prêtres bouddhistes] ; j’en ai tant vu.” (…) Car les marchés de Lhassa n’ont rien d’exotique ou de typiquement tibétain. Ils n’offrent qu’une “pacotille hideuse importée de l’Inde, de l’Angleterre, du Japon et de quelques pays européens“. Alexandra ne voit que cotonnades “horribles”, faïences “vulgaires” et, s’amoncelant à chaque coin de rue, des casseroles en aluminium. Cela valait-il la peine de prendre tant de peine pour se retrouver face à une casserole ? (…) On ne dira jamais assez que les amants d’Alexandra se nomment Madurai [sud de l’Inde], Bénarès [ville la plus sacrée de l’hindouisme], Lachen [au Sikkim, nord de l’Inde] et autres villes. (…) » (Lire +Tropismes +OpenEdition Books +Herodote.net +Radio France)
# “Le terrain de rencontre a été préparé par des récits comme ceux d’Alexandra David-Néel.” Traducteur en français de textes tibétains et président de l’Institut d’études bouddhiques (Paris) depuis plus de 20 ans, le tibétologue Philippe Cornu a participé à un dossier sur le bouddhisme tibétain, paru dans la revue Le Monde des Religions (n°30, juillet-août 2008) : « (…) L’avenir du bouddhisme tibétain se trouve-t-il en Occident ? Rien n’est moins sûr. Ses valeurs spirituelles peuvent certes contrebalancer la désespérance d’un monde matérialiste sans âme, mais les attentes des Occidentaux restent naïves. Enclins à consommer du bouddhisme tibétain à la carte, ils ont rarement la ténacité nécessaire au cheminement exigeant de cette voie. Si la grande majorité des lamas tibétains délivrent sincèrement leur enseignement, il en est qui, plus cyniques ou moins scrupuleux, profitent de la manne occidentale et de la fascination dont ils sont l’objet. (…) » (bouddhismes.net +France Inter +Philosophie Magazine +La Croix)
# “Femme héroïque et intrépide.” Et donc spécialiste du bouddhisme. Âgée de 101 ans (centenaire, elle avait renouvelé son passeport !), sa dernière interview date du 2 novembre 1969. Ce sont près de 9 minutes “historiques” : « Le bouddhisme du Bouddha se résume en trois choses : la permanence, la souffrance et le non-moi. Il n’y a pas de personnalité homogène qui existe dans l’individu… Une personnalité chez les bouddhistes c’est un amalgame, une composition de différentes choses, des idées, des sensations, etc. (…) C’est ça l’illumination, c’est d’arriver à voir des choses que l’on ne voyait pas auparavant. (…) » (Institut national de l’audiovisuel / INA -Paris+Babelio) ***
Bruxelles, 19-25 février 2024 / 363