# “Lord Byron fut en son temps un dieu vivant.” Né en 1788, George Gordon Byron mourut le 19 avril 1824, en Grèce, où, en lutte contre l’occupant turc, il fut le “grand argentier d’une révolution qu’il n’aura pas vu triompher”. (Poetry Foundation -Chicago)
# “Ainsi voit-on, pour la première fois peut-être, une légende vivante souffrir du star-system, un monstre sacré tourmenté par des paparazzi.” Critiquant la monumentale biographie de Leslie A. Marchand, “Byron, portrait d’un homme libre” (éditions Autrement), le chroniqueur littéraire Didier Jacob écrivait dans l’édition du 19-25 août 1999 de l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur : « (…) L’a-t-on dit séduisant, joli cœur, beau garçon ? Et pourtant Byron était, n’en déplaise à sa légende, court sur pattes [pied bot] et grassouillet – un petit gros. Ce dandy bancal fit rêver cependant toutes les femmes d’Angleterre et la moitié des cœurs d’Europe jusqu’à recevoir, de tous les coins du monde cultivé, des billets parfumés qui contenaient, cueillies dans la nature des femmes comme des bouquets champêtres, des touffes de poils pubiens. (…) »
# “On juge généralement que Don Juan est son chef-d’œuvre.” Dominique Spiess-Faure a livré l’essentiel du contenu de l’Encyclopoche 51 (Librairie Larousse, 1979), consacrée aux écrivains britanniques : « (…) Les aventures pleines de fantaisie que traverse don Juan, jeune hidalgo voyageant dans l’Europe du 18ème siècle, donnent à Byron l’occasion de déployer sa verve caustique. (…) Les personnages les plus divers se pressent dans ses “chants”. Tous les sujets y sont abordés. Le vers, solide, la strophe spensérienne [inventée par le poète Edmund Spenser au cours de la deuxième moitié du 16ème siècle] et le ton, tour à tour léger ou grave, confèrent à la satire une rare force de pénétration, en particulier dans les derniers chants, quand il s’attaque à la société anglaise et aux hypocrites en religion. (…) » (“Dictionnaire des Oeuvres”, Robert Laffont, 1990)
# “La lente, fiévreuse et douloureuse agonie, conséquence de la malaria contractée dans les marais de Missolonghi, en terre grecque, où il livrait bataille contre l’occupant ottoman.” Auteur d’une consistante biographie (“Lord Byron”, Gallimard, 2015), le professeur de philosophie de l’art Daniel Salvatore Schiffer est considéré comme l’un des grands spécialistes du dandysme (à lire : “Oscar Wilde – Splendeur et misère d’un dandy”, La Martinière, 2014). Il a aussi signé “Traité de la mort sublime. L’art de mourir de Socrate à David Bowie” (Alma éditeur, Paris, 2018) : « (…) dernières paroles de Byron (…), fatalistes mais lucides : “(…) Je dois mourir ; je le sens. Je ne regrette rien. Je ne regrette pas la vie, car je suis venu en Grèce pour terminer mon existence pénible. J’ai donné à la Grèce mon argent et mon temps. Maintenant, je lui donne ma vie.” (…) à Missolonghi [ouest de la Grèce], sur l’une des colonnes ornant le Jardin des Héros, site sacré que les Grecs créèrent en mémoire de leurs martyrs, après leur victoire finale sur les Turcs, est inscrit, gravé à jamais dans le marbre, son nom : Lord Byron, immortel comme cette liberté pour laquelle il fit généreusement don, auréolé d’un rare panache, de sa propre et précieuse vie. (…) » (Babelio)
# Si le grand poète allemand Goethe (1749-1832) l’a dit… « (…) son génie est incommensurable… C’est un grand talent inné. De vraie puissance poétique, je n’en ai vu chez personne d’aussi grande que chez lui. Par sa compréhension du monde extérieur, par sa faculté de pénétrer les choses du passé, il est aussi grand que Shakespeare. » (English History +Bartleby.com -Los Angeles+”Dictionnaire des Auteurs”, Robert Laffont, 1983) ***
Bruxelles, 22-28 avril 2024 / 369