Bruxelles, 23-29 septembre 2024 / 383
# Françoise Sagan (1935-24 septembre 2004). Il y a 70 ans, en mars 1954, Françoise Quoirez, dite Sagan, publiait son premier roman, “Bonjour tristesse“, réputé “licencieux, un scandale mondial” … Succès de librairie et celle qui allait devenir la « Mademoiselle Chanel de la littérature » déclara : “la gloire, je l’ai rencontrée à 18 ans en 188 pages, c’était comme un coup de grisou.” Prix Nobel de littérature en 1952, l’écrivain catholique François Mauriac critiqua ce “dévergondage de l’adolescence féminine”… (francoisesagan.fr +Radio France +Lire +Wolvendael Magazine -Uccle)
# “Que reste-t-il de Sagan?” Question posée par Le Magazine Littéraire n°547 de septembre 2014, qui lui consacra sa couverture (une photo de 1957) et un dossier d’une trentaine de pages. Quatre extraits.
# “Se faire un nom : pourquoi Sagan ?” La romancière et scénariste Anne Berest a publié “Sagan 1954” (Stock, 2014) : « (…) Françoise est sommée de trouver un nom de plume. (…) en dehors de Marcel Proust [1871-1922], tous les auteurs que la jeune fille de 1954 admire sont connus sous leurs pseudonymes : Stendhal, George Sand, Gérard de Nerval, Guillaume Apollinaire et Paul Éluard, à qui elle a emprunté le titre Bonjour tristesse. Loin d’être un masque derrière lequel on se cache, le pseudonyme est une peau nouvelle, choisie, dans laquelle l’auteur peut pleinement se réinventer. (…) c’est en ouvrant “À la recherche du temps perdu” [de Proust, « deux personnages portent le nom de « Sagan »] que la jeune fille, qui a rédigé son manuscrit en six semaines sur un petit cahier d’écolière, d’une traite, durant l’été 1953 (…) cherche le nom qu’elle va revêtir comme une robe de mariée. (…) » (Babelio)
# Docteure en littérature française à l’université new-yorkaise de Columbia, Ève-Alice Roustang a rédigé “Comme dans un roman de Sagan” (Flammarion, 2022) : « (…) Les héros de Sagan sont des personnages moyens, sans caractéristiques extraordinaires, qui font l’expérience de ce qui est le lot de la condition humaine : l’amour, la solitude, la peur de vieillir et de mourir. (…) Sagan est pourtant aussi une écrivaine profondément comique, portée sur le burlesque et la satire sociale. (…) C’est en effet dans le dernier tiers de l’œuvre de Sagan (qui compte vingt romans) que le comique s’est épanoui. (…) Les Faux-fuyants (1991) apparaissent comme le roman le plus drôle… (…). » (French Morning US +Versilio -Paris)
# “Bonjour promesse.” Fils unique de la romancière, le photographe Denis Westhoff a signé, en 2012 chez stock, “Sagan et fils”. En 2010, il a créé le prix Françoise-Sagan : « (…) je souhaitais que ce prix se distingue des autres sur un bon nombre de points essentiels. Il devait récompenser un roman ou un recueil de nouvelles publié entre les mois de septembre et mars ; l’auteur ne devait pas jouir d’une trop grande notoriété ni avoir été nommé ou récompensé récemment par un autre jury littéraire. Le prix privilégierait une révélation. (…) Je décidai – ce dut être la première règle que j’instituai – que mon jury serait renouvelé chaque année et qu’il n’y aurait pas de présélection de livres ; chaque membre devrait choisir un roman pour le confronter, le défendre face aux choix des autres jurés. (…) » (D. Westhoff Photo Gallery +Gala)
# “Sagan, ou le non-style.” Critique littéraire, Gilles Philippe est professeur de linguistique à l’université de Lausanne, en Suisse: « (…) Sagan s’était trompée : elle avait pris en sens inverse le train de l’histoire littéraire. Elle ne respira qu’un temps l’air du temps. (…) elle nageait à contre-courant. (…) Dans ses romans, Sagan n’écrivit jamais débraillé ; on se sent coupable de ne pas toujours l’aimer. Le problème, c’est peut-être tout simplement qu’elle commença là où elle aurait dû finir : par un chef-d’œuvre. (…) » (Section de français -UNIL) » ***