Bruxelles, 10-16 mars 2025 / 400
# “Converti au christianisme, séduit par la civilisation occidentale, il se lança dans la carrière d’agitateur politique.” 12 mars 1925 : décès de Sun Yat-sen. Élu premier président (provisoire) de la république de Chine, le 29 décembre 1911. (Michel Mourre, “Dictionnaire encyclopédique de l’Histoire du monde”+World History)
# “Sun Yat-sen : révolution et résurrection.” Journaliste et homme politique français, Claude Estier (1925-2016) lui a consacré une dizaine de pages de son “Histoire de la Chine en 1000 images”, publiée en 1966 chez Robert Laffont/Pont Royal : « (…) “yat” signifie libre et “sen” esprit ou génie (…). A l’âge de 13 ans, il part pour Honolulu [Hawaï] (…). Il y séjourne six ans, étudiant l’anglais et l’histoire à l’école Iolani, dirigée par un évêque anglican qui le convertira au christianisme. (…) » (senat.fr +Le Figaro)
# “Quel était donc son attrait ?” Le sinologue américain John King Fairbank (1907-1991) fut un grand spécialiste de l’Empire du Milieu. En 1997, Champs Flammarion livrait la traduction française de son volumineux ouvrage de référence, “La Grande Révolution chinoise, 1800-1989” : « (…) Personnage fluet, de taille moyenne, Sun semblait travailler pour une cause dont il savait qu’elle le dépassait de très loin, et il était respecté pour cette raison. Il avait du charisme, un magnétisme personnel, et un sens de l’effort assurément digne de louanges. (…) La première organisation secrète créée par Sun fut l’Association pour la régénération de la Chine. Fondée à Hawaï en 1894, elle comptait une centaine de membres parmi les Chinois d’outre-mer. (…) La Société d’études agricoles qu’il avait créée à Canton lui servait de couverture, ainsi qu’une librairie chrétienne. (…) en fuite au Japon, [il] devenait un chef connu dont la tête était mise à prix. (…) » (Harvard University +Cambridge University Press -UK)
# “Le prophète d’une Chine puissance.” Chargé des biographies pour le n°85 (février-mars 2006) de la publication Manière de voir-Le Monde diplomatique (“Jusqu’où ira la Chine”), l’historien et sinologue Alain Roux est professeur émérite des universités à l’Institut national des langues et civilisations orientales, à Paris : « (…) Parlant et lisant plus facilement l’anglais que le chinois, il fait des études de médecine à Hongkong (…). il fonde, en 1905, la Ligue jurée (…), dont le programme politique tient en trois principes : chasser les Mandchous [dynastie Qing, 1644-1912], fonder une république et améliorer les conditions de vie du peuple, notamment en faisant une réforme agraire. La révolution du 10 octobre 1911 (…), le surprend alors qu’il est aux Etats-Unis en quête de fonds. (…) il a réussi à fonder [25 août 1912] un parti politique, le Guomindang, et s’est forgé une réflexion politique, (…) dans “Le Développement international de la Chine” [Shanghai, 1920], livre visionnaire décrivant une Chine développée, avec un réseau de chemins de fer, de grands ports, de puissantes métropoles industrielles, irriguée par les investissements des étrangers, surtout américains. (…) » (Inalco -Paris +Internet Archive +Vision Times +Chine Magazine)
# “Les Chinois devaient copier les barbares d’Occident afin de leur résister.” Auteur en 1967, chez Gallimard, de Les Origines de la révolution chinoise 1915-1949 (“un événement dans la recherche sinologique française”), l’historien Lucien Bianco contribua au n°57 (octobre-décembre 2012) de la revue Les Collections de l’Histoire, intitulé “La Chine 1912-2012. D’un empire à l’autre” : « (…) la République est proclamée à Nankin le 1er janvier 1912 (…). C’est Yuan Shikai [“un homme de l’ancien régime, devant lequel le leader nationaliste, qui n’a ni armes ni argent, doit s’effacer”] qui est reconnu président de la nouvelle République en mars 1912. (…) on ne sauve pas la Chine en changeant son régime politique, le mal est plus profond et plus intime, le remède plus drastique. (…) » (Persée +CNRS /EHESS -Paris) ***
