Occident –11-17/09/2023

#”Autodidacte de la pensée économique au siècle du libéralisme triomphant.” (Larousse) Issu d’une famille juive sépharade fortunée, venue des Pays-Bas (aux racines portugaises), l’économiste et philosophe britannique David Ricardo mourut il y a juste 200 ans, le 11 septembre 1823, à 51 ans. Certes moins connu qu’Adam Smith et Thomas Malthus, mais son influence fut considérable. (Encyclopedia Britannica +Université du Québec -Chicoutoumi+Jewish Virtual Library -AICE/USA+BBC Radio 4 +Foundation for Economic Education -Atlanta/USA+British Heritage)

# “Il est certain que Ricardo a ouvert la voie à l’économie abstraite et à l’analyse moderne.” Dans leur volumineux “Comprendre les théories économiques” (quatrième édition revue et mise à jour en 2011, éditions du Seuil), le directeur de recherche émérite au Centre National de la Recherche Scientifique Jean-Marie Albertini, et le professeur des universités Ahmed Silem, ont écrit le chapitre “David Ricardo et la dénonciation des propriétaires fonciers” : « (…) Ricardo est dominé par l’idée que la croissance ne peut être éternelle. (…) Lorsque Ricardo élabore sa théorie de la valeur, la révolution industrielle est déjà très avancée. La population augmente rapidement. La croissance des villes, où se multiplient les manufactures, suppose des approvisionnements de plus en plus importants. Certes, l’agriculture britannique est l’une des plus avancées du monde. La révolution agricole a précédé, et non suivi, la révolution industrielle. Mais la production de céréales et de viande a quelque mal à suivre la demande. (…) Il n’y a pas, chez Ricardo, de confusion entre salaire et travail. Ricardo raisonne clairement en quantité de travail-incorporé. (…) Il ne lui vient pas à l’idée de soulever des questions qui pourraient être gênantes pour le capitaliste industriel, il n’a qu’un ennemi : le propriétaire foncier. (…) Ricardo a condamné la rente foncière mais a largement profité de ses observations théoriques pour devenir un des hommes les plus riches d’Angleterre. (…) » (ResearchGate)

# “David Ricardo, le père du libre-échange.” (Le Figaro Economie) Entré au Parlement de Londres en 1819, y siégeant jusqu’à sa mort, le député Ricardo défend la politique du libre-échange (analyse du commerce international), condamne tout système douanier, dénonce les problèmes bancaires. Et combat des lois sur le blé (Corn Laws) protégeant l’agriculture anglaise depuis le 15ème siècle… (Le Monde diplomatique)

# “Il faut oser lire Ricardo, savoir le lire et le suivre attentivement.” Publiée en 1817, “Des principes de l’économie politique et de l’impôt” est son œuvre la plus marquante. La traduction nouvelle de l’édition anglaise de 1821 (la troisième, révisée par l’auteur) est disponible chez GF-Flammarion (1992). Présentée par l’économiste François-Régis Mahieu, professeur émérite à l’université de Versailles/Saint-Quentin-en-Yvelines : « (…) A travers cet ouvrage, son but a été de rappeler que le taux de profit ne peut augmenter que par la baisse des salaires et que celle-ci dépend de la baisse du prix des biens nécessaires. Il existe donc un conflit premier entre capitalistes et salariés, puis entre ces deux classes et les propriétaires fonciers. Si Ricardo prend positions pour les capitalistes, y compris les fermiers, son opinion sur les travailleurs sera nuancée (…). Par contre, sa position personnelle sur les propriétaires fonciers, même au comble de sa fortune terrienne [des dizaines de millions de livres actuelles], ne sera jamais remise en cause. (…) » (UVSQ ) ***

Bruxelles, 11-17 septembre 2023 / 347

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