Bruxelles, 14-20 avril 2025 / 404
# 13 avril 1975 : début de la guerre civile du Liban, qui dura 15 ans et 6 mois. (INA + Nadine Picaudou, “La déchirure libanaise”, éditions Complexe, 1992)
# Décédé en août 2024, l’économiste et historien Georges Corm fut aussi ministre des Finances de son pays de 1998 à 2000. Prix de l’essai 2018 de l’Académie française pour “La Nouvelle Question d’Orient”, deux autres de ses livres retiennent l’attention… (georgescorm.com +Association Orient XXI -Paris+L’Orient-Le Jour -Beyrouth)
# “L’Europe et le mythe de l’Occident. La construction d’une histoire.” (La Découverte, Paris, 2012) : « (…) l’occidentalisme est omniprésent. Il met partout des bornes, des barrières, aux interactions culturelles, créant les frontières redoutables de l’imaginaire (…). Un bon exemple français nous en est donné par un petit manuel publié en 2004, intitulé Qu’est-ce que l’Occident ? Cet écrit a pour but de définir les canons de l’occidentalité, en opérant un bornage hermétique, excluant toute influence externe sur la formation du génie de l’Occident. L’auteur, Philippe Nemo, un universitaire (…) établit une liste de 5 événements fondamentaux (…) : 1) L’Invention de la Cité, de la liberté sous la loi, de la science et de l’école par les Grecs ; 2) l’invention du droit, de la propriété privée, de la “personne” et de l’humanisme par Rome ; 3) la révolution éthique et eschatologique de la Bible (…) ; 4) la “Révolution papale” des 6ème-13ème siècles, (…) réalisant ainsi la première véritable synthèse entre Athènes, Rome et Jérusalem ; 5) la promotion de la démocratie libérale accomplie par ce qu’il est convenu d’appeler les grandes révolutions démocratiques (Hollande, Angleterre, États-Unis, France, puis, sous une forme ou une autre, tous les autres pays de l’Europe occidentale). (…) ce dernier événement a conféré à l’Occident une puissance de développement sans précédent qui lui a permis d’engendrer la modernité. (…) »
# “Orient-Occident, la fracture imaginaire.” (La Découverte, 2005) : « (…) L’Orient serait mystique, irrationnel, violent ; l’Occident serait rationnel, laïc, technicien, matérialiste, démocrate. Bref, l’Orient est barbare pour les Occidentaux. Les Orientaux leur rendent la politesse : pour eux, l’Occident est la terre de barbarie par excellence, un continent sans âme et sans religion, une machine de puissance calculatrice et cupide qui veut dominer le monde par la guerre, les sciences, les techniques, le commerce inégal, l’exploitation du sexe de la femme. Derrière ces images, sont présentes de grandes traditions littéraires et académiques, des deux côtés de la ligne de fracture. (…) peut-on sérieusement croire que des populations pauvres et démunies refuseraient les avantages de l’État de droit, de la sécurité sociale et de l’allocation chômage, au profit du maintien d’allégeances tribales, ethniques ou religieuses ? Et comment dans ce cas expliquer que le monde supposé désenchanté de l’Occident exerce cette attraction sur des millions d’êtres qui de tous les pays tentent d’y émigrer, en dépit des images négatives qui le caractérisent dans leur milieu ? (…) vouloir malgré tout rejoindre le “paradis” occidental. (…) »
« “L’Occident : mission sacrée, monde désenchanté”, au chapitre 3 : « (…) L’Occident, on l’a dit, a d’ailleurs souvent peur de sa propre puissance. N’est-il pas au bord de la décadence ? Les barbares ne vont-ils pas l’assiéger de partout, en particulier grâce à l’arme d’une démographie forte alors que celle de l’Occident est en déclin ? La tragédie de l’Empire romain ne va-t-elle pas se répéter ? Il doit donc montrer toujours qu’il est le plus fort : guerre du Golfe, guerre d’Afghanistan, on ramène à la raison ceux qui ne comprennent pas ou vous défient. (…) » ***