# Sua Emittenza a cessé d’émettre le 12 juin. Silvio Berlusconi est décédé à Milan, sa ville natale, à l’âge de 86 ans. Trois fois président du Conseil des ministres d’Italie, il était l’homme le plus riche du pays : il Cavaliere est mort d’une leucémie dans un hôpital qu’il avait cofondé et cofinancé… (L’Espresso +La Repubblica +Le Figaro)
# “Le premier leader de l’ «antipolitique»”. Spécialiste de la vie politique italienne (et de la mafia sicilienne…), la journaliste française Marcelle Padovani a longtemps été la correspondante à Rome de l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur, devenu L’Obs : « (…) L’anti-politicien n’est pas un poujadiste ni un fasciste. Il peut devenir un autoritariste, surtout s’il est l’otage de forces xénophobes et antieuropéennes (…). L’anti-politicien est quelqu’un qui a connu le succès dans sa profession et qui applique à la politique les critères d’efficacité, de management et de goût de la décision. A cela s’ajoute un mépris profond pour la bureaucratie, l’Etat, les lois et les règlements, typique de ceux qui ont connu un parcours accidenté d’entrepreneur. (…) L’anti-politicien se fiche comme d’une guigne de l’intérêt collectif, réduisant toutes les questions à une seule : la survie du leader, sa mise à l’abri des poursuites judiciaires, la prospérité de ses entreprises. L’anti-politicien accumule les gaffes, invoquant par exemple la “supériorité de la civilisation occidentale” (…). » (WorldCat )
# Toujours dans Le Nouvel Observateur, on lisait en janvier 2002 : « Je suis l’homme qu’il faut là où il le faut, et en plus je m’amuse. Je suis le meilleur au monde, seul Bill Gates peut me porter ombrage » (une confession dans la revue Playboy…). Une dizaine d’années plus tard, le psychiatre Luigi Cancrini parlait d’une “névrose narcissique incontrôlable, vraisemblablement due à une hypertrophie du moi qui le pousse à vouloir rester à tout prix au centre de l’attention.” (il Fatto Quotidiano – Roma)
# “Monument de la vie intellectuelle italienne”, l’éditorialiste Indro Montanelli (1909-2001) fut rédacteur en chef du quotidien Il Giornale, propriété de… Berlusconi : « (…) Silvio se prend pour un croisement de De Gaulle et de Churchill, et il le croit. (…) Silvio était désespéré, perdu, quand son monde, le Parti socialiste italien, s’est écroulé [ami de Bettino Craxi, leader du PSI, qui fut “parrain de l’un de ses enfants, témoin de son second mariage”]. Avec les premières adhésions à son parti, il est entré en politique, comment dire… en érection. Il joue. Au fond, c’est un éternel adolescent, mais qui réussirait à vendre des poux ! Sa lutte contre le communisme ? Ecoutez, Don Camillo et Peppone, c’est fini. (…) » (L’Evénement du Jeudi +Corriere della Sera)
# “Animal impolitique tiré à quatre épingles et inébranlable.” Dans Il Foglio, quotidien libéral publié à Milan, hommage de son directeur adjoint Salvatore Merlo : « (…) 88 procès en presque 26 ans, aussi. (…) à la fin des années 1990, il avait confié à des journalistes : “Si je vous disais combien tout ça m’a coûté, vous tomberiez dans les pommes – C’est-à-dire ? – A peu près 600 milliards de lires [300 millions d’euros]. » (Courrier International +www.ilfoglio.it )
# Sa définition de la politique : « (…) C’est comme le marché des boissons. D’un côté, les alcools ; de l’autre, les rafraîchissements sucrés. Et, au milieu, un immense créneau pour Coca-Cola ou Pepsi ! » Publicité gratuite… (EDJ ) ***
Bruxelles, 19-25 juin 2023 / 342