Bruxelles, 14-20 octobre 2024 / 386
# “Les multiples visages d’un homme qui fut à la fois poète, critique, théoricien et fondateur d’un art révolutionnaire.” (Le Magazine littéraire) 15 octobre 1924 : André Breton (1896-1966) publiait la première version de son “Manifeste du Surréalisme”. (Imagine ! 100 Years of International Surrealism, Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, 21/02-21/07/2024 +SoirMag +Quadrum +L’Express)
# “Surréalisme, l’autre nom de l’amour.” (Marianne) Dans le cadre d’une l’exposition sur “L’invention du surréalisme”, à la Bibliothèque Nationale de France (mai-août 2021), entretien croisé avec les deux commissaires. Conservateur du département des manuscrits, Olivier Wagner : « (…) Dans ce texte fougueux, [Breton] rappelle que la poésie ne se situe pas dans une sphère abstraite, qu’elle est dans la vie même. “Si vous aimez l’amour, vous aimerez le surréalisme“, écrit-il dans des billets colorés. (…) Les surréalistes “déconstruisent le langage”, cherchent les sens cachés par le biais de l’inconscient. Ils sont prodigieux, pas toujours subtils : “La particule des nobles n’est pas la partie noble du cul“, écrit Desnos [Robert, 1900-1945). (…) Leur but est d’écrire le plus vite possible, sans référence à un style ni à une signification, pour créer des images inattendues. (…) » (BeauxArts Magazine)
Bérénice Stoll, conservatrice à la réserve des livres rares : « (…) Le surréalisme n’a pas surgi ex nihilo : nombre de procédés qui feront florès dans le surréalisme sont déjà en germe un peu partout, notamment, à Zurich [Manifeste Dada, 1918] : le goût de la provocation (…), de folles soirées où l’on réinvente les formes d’art, à coups de danses effrénées, de poésie sonore (…). Leur but était de court-circuiter la pensée, la censure, tout ce que la société impose. (…) » (Lire /Le Magazine Littéraire)
# “Est-ce que surréalisme rime avec érotisme ?” Spécialiste du mouvement surréaliste, l’historien d’art Didier Ottinger fut le commissaire de l’exposition Le Surréalisme et l’objet, présentée au Centre Pompidou de Paris (fin octobre 2013 – début mars 2014). Interrogé par l’hebdomadaire Le Nouvel Observateur hors-série n°85 (janvier-février 2014), consacré à “L’érotisme dans l’art”, il déclara : « (…) L’érotisme constitue l’inspiration première, continue du surréalisme. Voulant ouvrir en grand les vannes de l’inconscient, André Breton libère désirs et fantasmes. Il affirme que le surréalisme doit exprimer la vie de la pensée sans contrainte ni tabou : formellement, cela conduit à l’écriture automatique, rédaction ou pratique graphique en prise directe sur les mouvements les plus incontrôlés de la psyché. (…) Éros n’aura jamais cessé d’être le grand inspirateur du surréalisme ! (…) Le divin marquis [de Sade, 1740-1814] est une figure essentielle du panthéon surréaliste (…). Les surréalistes héritent du romantisme le sens d’une passion lyrique, idéaliste, qui les fait renouer avec certaines formes de l’amour courtois et les conduit à placer la femme sur un piédestal – une autre façon de l’asservir, diraient les féministes. (…) » (Centre national d’art et de culture Georges-Pompidou)
# “1968 : le chant du cygne surréaliste.” Le Magazine littéraire n°473 de mars 2008 consacra deux pages, signées par la journaliste littéraire Valérie Marin La Meslée, à “l’exaltation ultime” d’un groupe ne représentant plus qu’une quarantaine de personnes : « (…) “Les surréalistes avaient un rapport de rivalité avec le parti communiste et ne manquaient aucune occasion de le fustiger. Pas de pasteurs pour cette rage ! ” (…). Les événements de Mai [en France] ravivent une dernière fois le mouvement qui s’éteindra l’année suivante. (…) » (Le Point +Jérôme Duwa, “1968, année surréaliste. Cuba, Prague, Paris “, IMEC éditeur, 2008) ***