Bruxelles, 17-23 février 2025 / 398
# Ukraine, trois ans de conflit. “Les philosophes face à la guerre”, titre d’un hors-série, une édition spéciale du mensuel Philosophie Magazine, du printemps (avril) 2022.
# “La plupart des gens ne croyaient pas à l’hypothèse d’une guerre.” Née au Maroc, la sociologue franco-israélienne Eva Illouz : « (…) ils partaient d’un postulat humain fondamental : celui de l’intérêt bien compris. Personne ne pensait que Poutine allait se risquer à la guerre parce qu’il semblait être un potentat rationnel ; et la rationalité – économique, plus que toute autre –, nous inculque-t-on depuis le 18ème siècle, est vouée à l’emporter sur les passions destructrices qui ont ravagé l’Europe avec les guerres de Religion. (…) Le peuple russe n’a pas voulu de cette guerre, mais il possède une supériorité indéniable sur l’Occident : le 20ème siècle n’a été pour lui qu’une succession d’atrocités, qu’il a traversées en faisant montre d’une stupéfiante résistance au malheur, à la privation des droits fondamentaux et à la pauvreté. L’Occident sera-t-il capable de puiser dans ses propres forces pour faire barrage, sans flancher, au roi fou de l’Europe ? (…) » (Le Monde +EHESS -Paris)
# “Quel est l’enjeu de cette guerre ? C’est la défense d’une valeur dont on ne mesurait plus suffisamment l’importance : l’État-nation démocratique.” Professeur émérite de science politique à la prestigieuse université de Princeton (Institute for Advanced Study), dans le New Jersey, Michael Walzer est “une des figures les plus marquantes de la gauche intellectuelle aux États-Unis” : « (…) Non, l’extension de l’OTAN n’est pas le fruit de l’impérialisme yankee. Elle procède d’une aspiration populaire des peuples d’Europe de l’Est. (…) Il n’y a jamais eu de soulèvement populaire contre la gouvernance de l’OTAN, alors qu’il y a eu de nombreux soulèvements populaires contre le Pacte de Varsovie, tous écrasés dans le sang. (…) » (Encyclopædia Universalis)
# “Une participation franche de l’Occident à la poursuite d’une défaite militaire qui ne pourrait être qu’humiliante pour la Russie.” Auteur de “La honte est un sentiment révolutionnaire” (Albin Michel, 2021), Frédéric Gros enseigne au Centre de recherches politiques de Sciences Po et à l’Institut d’études politiques de Paris (“Humanités politiques : catastrophe et responsabilité”) : « (…) les trois grandes causes de guerre parmi les hommes : la peur, la cupidité, le prestige – mais on peut aussi se référer à l’énigmatique “pulsion de mort ” freudienne. La guerre serait donc à verser du côté de la déraison humaine – on comprend, en résonance, les déclarations des uns et des autres sur “la folie de Poutine”. (…) » (CEVIPOF +Figaro étudiant )
# “Il a inventé l’histoire d’un « Occident collectif », comme il dit, résolu à empêcher son pays d’exister.” Le rédacteur en chef de Philosophie Magazine, Michel Eltchaninoff, a signé “Dans la tête de Vladimir Poutine” (Solin-Actes Sud, 2015, réédité en 2022) : « (…) ils sont très nombreux, en France, en Allemagne, en Italie ou ailleurs, à être fascinés par le bad boy de la politique internationale, le viriliste, l’ennemi du politiquement correct, l’anti-impérialiste, le conservateur, l’Eurasien, le non-aligné, l’ami des manifestants contre le mariage pour tous, des eurosceptiques ou encore des “gilets jaunes”, qui représentent pour lui la “révolte des masses” contre des démocraties épuisées. (…). Nous refusons de voir que l’Ukraine n’est qu’une pièce du vaste récit créé par le Kremlin, et que c’est l’Occident qui est visé dans sa fantasmagorie. (…) »
# De l’écrivain et dramaturge est-allemand Bertolt Brecht (1898-1956) : « Celui qui combat peut perdre mais celui qui ne combat pas à déjà perdu. » (Psychologies Magazine +International Brecht Society -Madison, MI, USA) ***