Bruxelles, 27-31 janvier 2025 / 395
# Pierre le Grand, “colossal modernisateur de la Russie” mourut il y a 300 ans, le 28 janvier 1725. (Historia découvertes +La Nouvelle Revue d’Histoire +Lire)
# “Pierre le Grand, le Louis XIV russe.” Devenue cheffe de rubrique du quotidien Le Figaro, la critique cinéma et séries Constance Jamet présenta une minisérie documentaire intitulée “Les Romanov, histoire d’une dynastie”, diffusée sur Histoire TV. Elle écrivit dans l’édition datée 3 octobre 2014 : « (…) Rien ne le prédestine à monter sur le trône en 1682, à l’âge de 10 ans à peine. (…) Ce monarque hors du commun doit son surnom autant à sa taille de géant – 2,04 m – qu’à son appétit de réformes qui transforma la Russie d’un peuple de paysans rustres en une grande puissance. (…) il se révèle un guerrier implacable. Il marche contre les Turcs de l’Empire ottoman pour conquérir la mer d’Azov. Une répétition de ses ambitions sur la Baltique [fondation de Saint-Pétesbourg en 1703]. C’est la grande guerre du Nord contre la Suède. Vingt ans de conflit qui s’achèvent en 1721. Victorieux, [il] transforme son royaume en empire après avoir professionnalisé son armée. (…) C’est sous son règne qu’apparaît le travail forcé des prisonniers. (…) » (LinkedIn +syndicatdelacritique.com)
# “L’Occident n’a jamais correctement apprécié la menace russe en raison du brouillage de ses perceptions.” Dans la revue Politique étrangère n°68-2 de l’année 2003, compte-rendu de l’historien Thomas Gomart sur le livre “L’Occident et l’énigme russe”, publié au Seuil, sous le nom de Martin Malia (1924-2004), spécialiste américain de l’URSS : « (…) Utilisant le contre-exemple ottoman, M. Malia rappelle que Pierre le Grand a réussi, en une génération, à introduire son pays non seulement dans le concert politique de l’Europe monarchique, mais aussi dans le concert social de l’Europe aristocratique. L’auteur explique cette intégration rapide par la profondeur de la révolution culturelle que connaît l’Europe tout au long du 18ème siècle. Paradoxalement, la diffusion des Lumières avive l’intérêt pour l’Empire russe alors même qu’il apparaît socialement et politiquement rigide. (…) les perceptions occidentales de la Russie trouvent leur origine dans les espoirs, les craintes et les frustrations des sociétés occidentales plutôt que dans une information objective. En ce sens, elles permettent de mieux comprendre l’histoire intellectuelle de l’Occident au cours des trois derniers siècles. (…) » (Persée.fr +University of California)
# “Fut-il un « Lénine avant Lénine », un « réformateur à l’occidentale » ?” Professeur émérite à l’université de Harvard et directeur du Harvard’s Russian Research Center de 1968 à 1973, Richard Pipes (1923-2018) fut aussi membre du Conseil de sécurité nationale (sous Reagan). Un de ses articles a été traduit en français pour Les collections de L’Histoire n°19 d’avril-juin 2003 : « (…) Un jeune homme à l’énergie et à la curiosité inlassables, formé à l’école de l’Occident. (…) En 1697, il entreprend, incognito, un voyage en Occident [Hanovre, Amsterdam, Prague, Vienne, puis Hollande, Bruxelles, France/Paris en 1716-1717] pour s’initier aux techniques militaires et navales, qui le conduit notamment à Londres où il travaille pendant plusieurs mois comme charpentier sur des chantiers navals. (…) en 1762, avec l’avènement de Catherine II. C’est à elle que l’on doit surtout la modernisation de la Russie, plus qu’à Pierre qui, pourtant, passe généralement pour en être l’auteur. (…) le principe patrimonial se révéla trop puissant. Ce qui explique pourquoi, alors qu’elle considère Catherine II comme un personnage peu estimable, l’historiographie soviétique a vénéré Pierre Ier et l’a dépeint comme un précurseur de l’État de Lénine. » (Le Temps – Suisse+World History Encyclopedia +CNRS +Château de Versailles) ***